La production mondiale de lait augmenterait de 17 % d’ici à 2032
Dans leurs perspectives pour les dix ans à venir, la FAO et l’OCDE prévoient une augmentation de la production laitière et de la consommation de produits laitiers. L’Union européenne, deuxième producteur mondial, devrait connaître un léger recul de sa collecte.
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La production mondiale de lait devrait augmenter de 151 millions de tonnes, soit 1,5 % par an, d’ici à 2032 par rapport à la période de référence de 2020 à 2022 (888 millions de tonnes). C’est ce qu’observent l’OCDE (1) et la FAO (2) dans un rapport diffusé le 6 juillet 2023 sur les perspectives agricoles pour les dix années à venir.
Une croisance portée par l’Asie
Constituée principalement de lait de vache (81 %), elle atteindrait ainsi 1 039 millions de tonnes en 2032, « soit une évolution plus rapide que la plupart des principaux produits agricoles ». L’essentiel de cette hausse de la production devrait être réalisé par les pays en développement du fait d’une forte progression du cheptel laitier (+1,3 % par an). Le Pakistan et l’Inde devraient notamment représenter 32 % de la production totale de lait en 2032.
Deuxième producteur mondial, l’Union européenne devrait, quant à elle, voir sa production légèrement reculer face à la stagnation de la demande intérieure. Par ailleurs, environ 30 % de la production mondiale de lait devrait être transformée en beurre, fromage, lait en poudre ou poudre de lactosérum au cours de la décennie à venir.
15,7 kg de lait consommé par habitant en 2032
La consommation de lait par habitant devrait globalement progresser de 0,8 % par an pour atteindre 15,7 kg (en équivalent extrait sec) d’ici à 2032. « L’essentiel du lait produit est consommé sous forme de produits laitiers frais, non transformés ou très peu transformés (pasteurisés ou fermentés) », explique l’OCDE et la FAO.
Ainsi, la consommation mondiale de produits laitiers frais devrait croître de 1 % par an et par habitant entre 2023 et 2032. Elle serait essentiellement tirée par l’accélération de la demande en Inde et au Pakistan, elle-même portée par la croissance des revenus et de la population.
En Europe et en Amérique du Nord, la demande par habitant en produits laitiers frais est stable ou en recul, concurrencée par les substituts végétaux. Néanmoins, les consommateurs de ces pays développés privilégient de nouveau le beurre et les matières grasses laitières plutôt que les produits de substitution à base d’huile végétale.
Une hausse des échanges mondiaux malgré des prix en baisse
Les échanges mondiaux de produits laitiers devraient atteindre 14,2 millions de tonnes en 2032, soit une hausse de 11 % par rapport à la période de référence de 2020 à 2022. « Cette croissance se traduira surtout par une hausse des exportations des États-Unis, de l’Union européenne et de la Nouvelle-Zélande », soulignent l’OCDE et la FAO. Ensemble, ces deux grands bassins de production devraient représenter plus des deux tiers des exportations de fromage, lait en poudre et beurre (entre 65 et 80 % selon les produits).
Dans les dix ans à venir, l’Union européenne restera le principal exportateur mondial de fromages, suivie des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande. Dans le même temps, la Chine représentera 21 % des importations mondiales en 2032, restant ainsi le premier importateur de produits laitiers.
Tirés par les coûts de l’énergie et de l’alimentation animale, « les cours mondiaux des produits laitiers ont atteint un pic au milieu de l’année 2022 avant d’amorcer une lente décrue », indiquent l’OCDE et la FAO. Si l’attractivité des prix actuels entraîne un gonflement de l’offre, les cours du beurre et de la poudre de lait écrémé devraient légèrement fléchir entre 2023 et 2032. Cette baisse devrait affecter ceux du fromage et du lait entier en poudre.
(1) Organisation de coopération et de développement économiques. (2) Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
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